Les marchés publics, puissants leviers de l’activité économique en France, intègrent de plus en plus des Plans de Soutien à l’Emploi (PSE). Ces dispositifs, conçus pour favoriser l’insertion professionnelle de personnes éloignées du marché du travail, représentent à la fois un défi et une opportunité pour les entreprises, notamment dans le secteur du BTP. Comprendre les rouages des PSE est devenu essentiel pour répondre aux appels d’offres, se conformer aux exigences des clauses sociales et démontrer un engagement sociétal fort en faveur de l’emploi local.
La présence croissante des PSE dans les marchés publics témoigne d’une volonté politique affirmée de conjuguer développement économique et inclusion sociale. Les entreprises, en particulier celles du BTP, doivent donc s’adapter, intégrer cette dimension dans leur stratégie globale et maîtriser la complexité des clauses sociales pour tirer pleinement parti de ces dispositifs. En 2023, les marchés publics représentaient 10% du PIB français, soulignant l’importance de comprendre les enjeux liés aux PSE pour les entreprises.
Démystifier le PSE marchés publics : comprendre les mécanismes et les exigences
Les Plans de Soutien à l’Emploi dans le cadre des marchés publics ne doivent plus être perçus comme de simples contraintes administratives. Ils sont des outils stratégiques qui, bien utilisés, peuvent apporter une réelle valeur ajoutée à l’entreprise, renforcer son image et ouvrir de nouvelles perspectives de développement. Il est crucial de comprendre les différents éléments qui les composent, les obligations légales qui en découlent, et les mécanismes de suivi et d’évaluation pour pouvoir y répondre efficacement et optimiser l’impact du PSE.
Les composantes clés d’un PSE dans un marché public
Un PSE bien structuré repose sur plusieurs composantes essentielles qui interagissent pour atteindre l’objectif d’insertion professionnelle durable des personnes éloignées de l’emploi. Ces composantes incluent des clauses d’insertion obligatoires, des partenariats stratégiques avec des structures spécialisées dans l’accompagnement vers l’emploi, des actions de formation et d’accompagnement individualisé, ainsi qu’un système de suivi et d’évaluation rigoureux des résultats. Chaque composante joue un rôle précis et contribue à la réussite globale du PSE et à son impact sur l’emploi local.
- Clauses d’insertion : Ce sont des obligations contractuelles explicites qui imposent aux entreprises titulaires d’un marché public de réaliser un certain nombre d’heures de travail avec des personnes rencontrant des difficultés d’insertion professionnelle. Les heures d’insertion peuvent être réalisées de différentes manières : embauche directe, mise à disposition par des entreprises d’insertion (comme les Entreprises d’Insertion par le Travail Temporaire – EITT), ou par le biais de formations qualifiantes adaptées aux besoins du marché. Par exemple, un marché de construction d’une nouvelle ligne de tramway peut imposer à l’entreprise adjudicataire de réaliser au minimum 1500 heures d’insertion, ciblant en priorité les jeunes issus des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) situés le long du tracé.
- Partenariats avec des structures d’insertion : Les entreprises attributaires de marchés intégrant des PSE peuvent et doivent s’appuyer sur l’expertise de structures d’insertion professionnelles telles que les entreprises d’insertion (EI), les associations spécialisées dans l’accompagnement à l’emploi, les missions locales, les PLIE (Plans Locaux pour l’Insertion et l’Emploi) et d’autres structures spécialisées pour identifier, recruter et accompagner les personnes en insertion. Ces partenaires peuvent également proposer des formations sur mesure, adaptées aux besoins spécifiques des entreprises du BTP. Ces partenariats permettent de bénéficier d’un accompagnement individualisé et de sécuriser le parcours d’insertion des personnes, en assurant un suivi régulier et une adaptation constante aux réalités du terrain.
- Formation et accompagnement : Les entreprises ont l’obligation de former et d’accompagner les personnes en insertion tout au long de leur parcours au sein du chantier ou de l’entreprise. Cette formation doit être à la fois théorique et pratique, et doit permettre aux personnes d’acquérir les compétences techniques et les savoir-faire nécessaires pour réaliser efficacement les tâches qui leur sont confiées. L’accompagnement peut prendre différentes formes : tutorat par un salarié expérimenté, suivi individualisé par un conseiller en insertion professionnelle, ou participation à des séances de coaching pour développer les compétences transversales et renforcer la confiance en soi.
- Suivi et évaluation : Pour garantir l’efficacité du PSE et atteindre les objectifs fixés, les entreprises doivent mettre en place un système de suivi et d’évaluation rigoureux. Ce système permet de mesurer l’impact des actions mises en œuvre en matière d’insertion professionnelle, de vérifier que les engagements pris sont respectés, et d’identifier les points d’amélioration pour optimiser la démarche. Les indicateurs de performance clés peuvent inclure le nombre total d’heures d’insertion réalisées, le taux d’embauche durable à l’issue de la période d’insertion (CDI ou CDD de plus de 6 mois), ou le niveau de satisfaction des personnes accompagnées et des équipes encadrantes.
Les obligations légales et réglementaires
Le Code de la commande publique, véritable colonne vertébrale des marchés publics en France, encadre de manière précise les clauses sociales et environnementales qui peuvent être intégrées dans les appels d’offres. Il est donc impératif pour les entreprises du BTP de se familiariser avec ces textes de référence pour éviter tout risque de non-conformité et garantir le respect des obligations légales. Ignorer ces obligations peut entraîner des sanctions financières importantes, voire la résiliation du marché, et nuire durablement à la réputation de l’entreprise. La jurisprudence en la matière est également en constante évolution, il est donc crucial de se tenir informé des dernières décisions de justice pour anticiper les risques et adapter sa stratégie. En 2022, le montant total des pénalités infligées aux entreprises pour non-respect des clauses sociales dans les marchés publics a dépassé les 5 millions d’euros.
- Le Code de la commande publique détaille avec précision les conditions dans lesquelles les acheteurs publics (État, collectivités territoriales, établissements publics) peuvent intégrer des clauses sociales dans leurs marchés, que ce soit pour les travaux, les fournitures ou les services. Ces clauses doivent impérativement être liées à l’objet du marché et ne pas être discriminatoires. Elles doivent viser à favoriser l’emploi de personnes en difficulté, l’insertion professionnelle, la lutte contre l’exclusion et l’amélioration des conditions de travail.
- Les sanctions en cas de non-respect avéré des clauses sociales peuvent être de différentes natures : financières (pénalités de retard calculées en fonction du nombre d’heures d’insertion non réalisées, retenues sur paiement des factures), ou juridiques (mise en demeure de se conformer aux obligations, voire résiliation pure et simple du marché en cas de manquement grave et répété). Le montant des pénalités est généralement proportionnel à la gravité du manquement et au préjudice causé à l’acheteur public et aux personnes en insertion.
- Certaines régions, départements et même certaines communes ou intercommunalités ont mis en place des réglementations spécifiques en matière d’insertion professionnelle, en complément du Code de la commande publique. Ces réglementations peuvent prévoir des objectifs d’insertion plus ambitieux, des dispositifs de soutien financier supplémentaires pour les entreprises, ou des obligations de formation spécifiques pour les personnes en insertion. Il est donc essentiel de se renseigner auprès des autorités compétentes locales pour connaître les obligations applicables sur un territoire donné. Par exemple, la région Île-de-France a mis en place un dispositif d’aide à l’embauche de personnes en insertion dans les marchés publics du BTP, permettant aux entreprises de bénéficier d’une subvention de 3000 euros par personne embauchée.
Typologies de marchés publics concernés
Bien que l’intégration des PSE tende à se généraliser dans l’ensemble des secteurs d’activité, certains secteurs sont particulièrement concernés et font l’objet d’une attention accrue de la part des pouvoirs publics. Le secteur du BTP (bâtiment et travaux publics) est souvent cité en raison de son fort besoin de main-d’œuvre, de son impact significatif sur l’emploi local, et de la possibilité d’intégrer des clauses d’insertion dans de nombreux types de chantiers (construction, rénovation, entretien des infrastructures). Le secteur des services à la personne (aide à domicile, petite enfance, maintien à domicile des personnes âgées) est également très impliqué dans les PSE, en raison de sa vocation sociale et de la nécessité de former et d’accompagner des personnes souvent éloignées du marché du travail. Enfin, le secteur de l’environnement est de plus en plus concerné, notamment dans le cadre de projets de développement durable, d’énergies renouvelables, de gestion des déchets, et de rénovation énergétique des bâtiments.
Selon une enquête menée par la Fédération Française du Bâtiment (FFB), près de 65% des entreprises du BTP ont été confrontées à des clauses d’insertion dans les marchés publics au cours des trois dernières années. Ce chiffre témoigne de l’importance croissante de la dimension sociale et de la prise en compte des enjeux de l’emploi dans les marchés publics. En moyenne, un marché public de travaux d’un montant supérieur à 5 millions d’euros intègre des clauses d’insertion représentant l’équivalent de 5 à 10 emplois à temps plein pendant la durée du chantier.
Les enjeux majeurs pour les entreprises : au-delà de la conformité légale
Les PSE dans les marchés publics ne doivent pas être considérés comme une simple obligation de conformité à la législation. Ils représentent un véritable enjeu stratégique pour les entreprises, tant sur le plan social et économique qu’opérationnel et en termes d’image de marque. Comprendre ces enjeux multiples permet de mieux anticiper les défis, de transformer les contraintes en opportunités de développement, et de valoriser l’engagement de l’entreprise en faveur de l’emploi et de l’inclusion sociale.
Enjeux sociaux et économiques
L’intégration des PSE contribue activement à la lutte contre le chômage et l’exclusion sociale en offrant des opportunités concrètes d’emploi et de formation à des personnes qui en sont souvent éloignées, en raison de leur parcours de vie, de leur niveau de qualification, ou de leur origine géographique. Cela favorise également le développement économique local, en stimulant l’activité des entreprises, en créant des emplois durables, et en renforçant les compétences de la main-d’œuvre locale. De plus, les entreprises qui s’engagent activement dans les PSE améliorent significativement leur image de marque, renforcent leur réputation auprès des clients, des partenaires, des investisseurs et des employés, et contribuent à la construction d’une société plus juste et plus inclusive.
- Lutte contre le chômage et l’exclusion sociale : Les PSE offrent une véritable seconde chance à des personnes qui ont connu des difficultés professionnelles ou personnelles, en leur permettant de retrouver un emploi, de se former, de développer leurs compétences, et de reprendre confiance en elles. Cela permet de réduire les inégalités, de favoriser l’intégration sociale, et d’améliorer la cohésion sociale au sein des territoires. En 2022, environ 18 000 personnes ont retrouvé un emploi durable grâce aux clauses d’insertion dans les marchés publics, selon les chiffres de la DARES (Direction de l’Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques).
- Développement économique local : Les PSE encouragent fortement l’embauche de personnes résidant à proximité des chantiers ou des entreprises, ce qui stimule l’activité économique au niveau local, en créant des emplois et en générant des revenus pour les familles. De plus, ils contribuent à la formation et à la qualification de la main-d’œuvre locale, ce qui renforce la compétitivité des entreprises et favorise la croissance économique.
- Valorisation de l’image de marque : Les entreprises qui s’engagent activement dans les PSE sont perçues comme des acteurs responsables et attentifs aux enjeux sociaux et environnementaux. Cela améliore leur réputation auprès des clients, des partenaires, des investisseurs et des employés, et les rend plus attractives. Une étude récente a démontré que 82% des consommateurs sont plus enclins à acheter un produit ou un service provenant d’une entreprise qui s’engage en faveur de l’emploi et de l’insertion.
Enjeux opérationnels
La mise en œuvre concrète d’un PSE peut s’avérer complexe sur le plan administratif, en raison de la nécessité de gérer de manière rigoureuse les clauses sociales, de produire des rapports réguliers pour l’acheteur public, de suivre de près les indicateurs de performance, et de coordonner les actions avec les différents partenaires (structures d’insertion, organismes de formation). De plus, elle peut engendrer des coûts supplémentaires liés à la formation, au tutorat, à l’accompagnement des personnes en insertion, et à l’adaptation des postes de travail. Enfin, elle peut poser des défis en termes de gestion des compétences, en raison de la nécessité de former les équipes à l’accueil et à l’accompagnement des personnes en insertion, et d’adapter les méthodes de travail pour tenir compte des spécificités de chaque personne.
Il est donc crucial d’anticiper et de gérer ces différents défis opérationnels pour garantir la réussite du PSE, maîtriser les coûts, et éviter tout impact négatif sur la qualité du travail, les délais de réalisation des projets, et la satisfaction des clients.
- La gestion des clauses sociales implique de connaître parfaitement les obligations légales et contractuelles, de suivre avec précision le nombre d’heures d’insertion réalisées par chaque personne, de collecter les justificatifs nécessaires, et de produire des rapports réguliers et conformes aux exigences de l’acheteur public. Cela nécessite une organisation rigoureuse, des outils de suivi adaptés (tableaux de bord, logiciels de gestion), et une communication fluide avec les différents acteurs du projet.
- Les coûts de mise en œuvre d’un PSE peuvent inclure les salaires et les charges sociales des personnes en insertion, les frais de formation (initiale et continue), les indemnités de tutorat versées aux salariés qui accompagnent les personnes en insertion, les coûts liés à l’adaptation des postes de travail, et les charges administratives liées à la gestion du dispositif. Il est possible d’optimiser ces coûts en s’appuyant sur les aides financières et les dispositifs de soutien proposés par les pouvoirs publics (exonérations de cotisations sociales, subventions à l’embauche, aides à la formation), et en mutualisant les ressources avec d’autres entreprises.
- La gestion des compétences implique de former les équipes à l’accueil, à l’accompagnement, à l’encadrement et à la communication avec les personnes en insertion. Cela peut nécessiter la mise en place de formations spécifiques sur la gestion de la diversité, la lutte contre les discriminations, la communication interculturelle, et l’adaptation des méthodes de travail. Il est également important de désigner des tuteurs expérimentés et volontaires, qui seront chargés d’accompagner les personnes en insertion au quotidien, de les conseiller, de les encourager, et de les aider à surmonter les difficultés.
Enjeux stratégiques
Un PSE bien conçu, bien géré, et aligné avec la stratégie globale de l’entreprise peut constituer un atout majeur pour remporter des marchés publics, en permettant à l’entreprise de se différencier de ses concurrents, de démontrer son engagement en matière de responsabilité sociétale des entreprises (RSE), et de valoriser son expertise en matière d’insertion professionnelle. Il peut également favoriser l’innovation sociale, en incitant l’entreprise à développer de nouvelles approches et solutions pour l’insertion des personnes en difficulté, et à expérimenter des modes de travail plus inclusifs et plus respectueux des diversités. Enfin, il peut améliorer significativement l’attractivité de l’entreprise auprès des talents, en la positionnant comme un employeur responsable, engagé, et soucieux du bien-être de ses salariés.
Selon une étude réalisée par l’Observatoire des Achats Responsables (ObsAR), environ 75% des acheteurs publics prennent en compte les critères sociaux et environnementaux dans leur décision d’attribution des marchés. Par ailleurs, près de 80% des jeunes diplômés considèrent que l’engagement social et environnemental d’une entreprise est un critère important dans leur choix d’employeur.
Transformation des défis en opportunités : stratégies et bonnes pratiques
Transformer les défis posés par les PSE en réelles opportunités de développement, d’innovation sociale, et d’amélioration de l’image de marque nécessite une approche proactive, une planification rigoureuse, une mise en œuvre méthodique, et une évaluation continue des résultats. Intégrer le PSE au cœur de la stratégie globale de l’entreprise, nouer des partenariats solides et durables avec les structures d’insertion, former et sensibiliser l’ensemble des équipes, optimiser les processus de travail, et utiliser les outils et les technologies appropriées sont autant de leviers à actionner pour garantir le succès de la démarche et maximiser son impact positif sur l’emploi et sur la société.
Mise en place d’une démarche RSE solide
L’intégration du PSE dans la stratégie globale de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) est essentielle pour garantir son succès à long terme et maximiser son impact positif sur l’ensemble des parties prenantes. Cela implique de définir des objectifs clairs et ambitieux en matière d’insertion professionnelle, d’allouer les ressources financières, humaines et techniques nécessaires à leur atteinte, de mobiliser l’ensemble des collaborateurs autour de la démarche, et de communiquer de manière transparente et responsable sur les résultats obtenus. Une entreprise engagée dans une démarche RSE authentique et sincère est plus à même de mettre en œuvre un PSE performant, de créer une dynamique positive autour de l’insertion professionnelle, et de contribuer à la construction d’une société plus juste et plus inclusive.
Création d’un partenariat solide avec les structures d’insertion
Le partenariat avec les structures d’insertion professionnelle (entreprises d’insertion, associations, missions locales, PLIE) est un élément clé de la réussite d’un PSE. Il est impératif d’identifier les partenaires les plus pertinents en fonction des besoins de l’entreprise, d’établir une relation de confiance et de collaboration, de partager les objectifs, et de définir les rôles et les responsabilités de chacun. Ces partenaires peuvent apporter une expertise précieuse en matière d’identification, de recrutement, d’accompagnement, de formation, et de suivi des personnes en insertion, et peuvent aider l’entreprise à surmonter les difficultés et à atteindre les objectifs fixés. En 2023, le taux de réussite des PSE mis en œuvre en partenariat avec des structures d’insertion a été de 22% supérieur à celui des PSE mis en œuvre de manière isolée, selon une étude menée par l’Agence Nationale pour la Cohésion des Territoires (ANCT).
Formation et sensibilisation des équipes
La formation et la sensibilisation de l’ensemble des équipes (managers, tuteurs, collaborateurs) sont indispensables pour garantir l’accueil, l’accompagnement, et l’encadrement des personnes en insertion dans les meilleures conditions. Les managers doivent être formés à la gestion de la diversité, à la lutte contre les discriminations, et à la communication interculturelle. Les tuteurs doivent être formés aux techniques d’accompagnement, de motivation, et de résolution des conflits. L’ensemble des collaborateurs doivent être sensibilisés aux enjeux de l’insertion professionnelle, aux spécificités des personnes accompagnées, et aux bonnes pratiques en matière de communication et de collaboration. Un climat de travail bienveillant, respectueux, et inclusif est essentiel pour favoriser l’intégration et la réussite des personnes en insertion.
Optimisation des processus
L’adaptation et l’optimisation des processus de recrutement, de formation, de gestion des ressources humaines, et d’organisation du travail sont essentielles pour faciliter l’insertion professionnelle des personnes en difficulté et pour garantir la pérennité de leur emploi. Il peut être nécessaire de revoir les critères de recrutement pour tenir compte des compétences transférables et du potentiel des candidats, de mettre en place des formations sur mesure adaptées aux besoins des entreprises et aux profils des personnes accompagnées, de proposer des contrats de travail adaptés (temps partiel, contrats d’apprentissage, contrats de professionnalisation), de mettre en place un système de tutorat efficace, et d’adapter les postes de travail pour tenir compte des éventuelles limitations des personnes en insertion. Une approche individualisée et flexible est essentielle pour garantir la réussite de la démarche.
Utilisation d’outils et de technologies
L’utilisation d’outils et de technologies numériques peut faciliter la mise en œuvre des PSE, améliorer leur efficacité, et réduire les coûts. Des plateformes de mise en relation peuvent être utilisées pour identifier les personnes en insertion et les mettre en relation avec les entreprises. Des outils de suivi et d’évaluation en ligne peuvent être utilisés pour mesurer l’impact des actions menées en matière d’insertion professionnelle, pour suivre les indicateurs de performance, et pour générer des rapports automatiques. Des logiciels de gestion des ressources humaines peuvent être utilisés pour faciliter la gestion administrative des personnes en insertion (contrats de travail, paie, déclarations sociales). L’utilisation de ces outils permet de gagner en temps et en efficacité, et de faciliter la communication et la coordination entre les différents acteurs du projet.
Exemples concrets de réussites
De nombreuses entreprises du BTP ont mis en place des PSE performants et ont obtenu des résultats remarquables en matière d’insertion professionnelle. Par exemple, le groupe Vinci a développé un programme de formation et d’accompagnement pour les jeunes issus des quartiers prioritaires, et a embauché plus de 500 d’entre eux à l’issue de leur formation. L’entreprise Bouygues Construction a mis en place un système de tutorat pour accompagner les personnes en insertion et a constaté une augmentation de 15% de leur productivité. L’entreprise Spie Batignolles a créé une filiale dédiée à l’insertion professionnelle, qui accompagne les personnes en difficulté vers l’emploi et propose des formations sur mesure. En 2022, le taux d’embauche durable (CDI ou CDD de plus de 6 mois) à l’issue de la période d’insertion dans les entreprises ayant mis en place des PSE performants a atteint 72%.
Conseils pratiques
- Comment répondre efficacement à un appel d’offres intégrant un PSE ? Il est crucial de lire attentivement le cahier des charges, de bien comprendre les exigences en matière d’insertion professionnelle, de proposer des solutions concrètes, réalistes et innovantes, de s’appuyer sur son expérience et sur les partenariats avec les structures d’insertion, et de valoriser son engagement en matière de RSE.
- Comment anticiper les difficultés et les risques potentiels ? Il est important d’identifier les difficultés et les risques potentiels liés à la mise en œuvre d’un PSE (difficultés d’adaptation des personnes en insertion, problèmes de communication, contraintes organisationnelles, coûts supplémentaires), de mettre en place des mesures préventives, de se doter d’un système de suivi et d’évaluation performant, et de prévoir un plan B en cas de problème.
- Comment communiquer sur les actions menées en matière d’insertion professionnelle ? Il est essentiel de communiquer de manière transparente, responsable et authentique sur les actions menées en matière d’insertion professionnelle, de valoriser les réussites, de partager les témoignages des personnes accompagnées, de rendre compte des résultats obtenus, et de s’engager à améliorer continuellement la démarche. Cette communication peut prendre différentes formes : rapports d’activité, communiqués de presse, événements de sensibilisation, réseaux sociaux, site internet de l’entreprise.
Le PSE marchés publics de demain : tendances et perspectives d’avenir
Le PSE marchés publics est en constante évolution, sous l’effet de la législation, de l’essor de l’économie sociale et solidaire, de l’impact du numérique, de la prise en compte croissante de la dimension environnementale, et des attentes de la société en matière d’inclusion et de responsabilité sociale des entreprises. Anticiper ces tendances et ces perspectives d’avenir est essentiel pour rester compétitif, pour saisir les opportunités qui se présentent, et pour contribuer à la construction d’une société plus juste, plus durable, et plus inclusive.
Évolution de la législation et de la réglementation
La législation et la réglementation en matière de marchés publics, de clauses sociales, et d’insertion professionnelle sont en constante évolution, sous l’impulsion des directives européennes, des lois françaises, et des initiatives des collectivités territoriales. Il est donc primordial pour les entreprises de se tenir informées des dernières modifications pour anticiper les futures obligations et les nouvelles opportunités. L’Union Européenne encourage activement les États membres à généraliser l’utilisation des clauses sociales dans les marchés publics, et à renforcer les dispositifs de soutien à l’insertion professionnelle des personnes en difficulté. On peut anticiper un renforcement des obligations en matière de reporting et d’évaluation des impacts sociaux des marchés publics.
L’essor de l’économie sociale et solidaire
L’économie sociale et solidaire (ESS) joue un rôle de plus en plus important dans l’insertion professionnelle, en proposant des solutions innovantes, en créant des emplois de qualité, et en accompagnant les personnes en difficulté vers l’emploi durable. Le renforcement des liens entre les entreprises traditionnelles et les acteurs de l’ESS (entreprises d’insertion, associations, coopératives) peut favoriser la création de synergies, le partage de bonnes pratiques, et le développement de projets communs en faveur de l’emploi et de l’inclusion. En France, l’ESS représente environ 10% de l’emploi total et contribue fortement à l’innovation sociale et au développement local. L’État soutient activement le développement de l’ESS à travers des dispositifs de financement, d’accompagnement, et de reconnaissance des initiatives innovantes.
L’impact du numérique
Le numérique offre de nouvelles opportunités pour améliorer l’efficacité et la pertinence des PSE, en facilitant la mise en relation entre les entreprises et les personnes en insertion, en permettant de mieux adapter les formations aux besoins du marché du travail, en facilitant le suivi et l’évaluation des parcours d’insertion, et en favorisant la communication et la collaboration entre les différents acteurs du projet. L’intelligence artificielle et l’analyse des données peuvent être utilisées pour identifier les profils les plus adaptés aux postes proposés, pour personnaliser les parcours de formation, et pour anticiper les difficultés et les risques potentiels. Les plateformes numériques de mise en relation entre les entreprises et les structures d’insertion se développent également rapidement, facilitant la recherche de candidats et la gestion des candidatures.
La dimension environnementale
L’intégration de critères environnementaux dans les PSE est de plus en plus fréquente, afin de créer des emplois verts, de favoriser la transition écologique, et de lutter contre le changement climatique. Les PSE peuvent être axés sur l’économie circulaire, le développement durable, la rénovation énergétique des bâtiments, la gestion des déchets, les énergies renouvelables, ou l’agriculture biologique. Par exemple, un PSE peut prévoir la formation de personnes en insertion aux métiers de la rénovation énergétique (isolation, chauffage, ventilation), de la gestion des déchets (tri, recyclage, valorisation), ou de l’agriculture biologique (maraîchage, arboriculture). L’intégration de la dimension environnementale permet de répondre aux enjeux de la transition écologique et de créer des emplois durables et porteurs de sens.
L’importance de l’évaluation
La mise en place d’indicateurs de performance pertinents, fiables et mesurables est essentielle pour évaluer l’impact des PSE sur l’emploi, sur la cohésion sociale, et sur le développement économique local. Ces indicateurs peuvent porter sur le nombre d’heures d’insertion réalisées, le taux d’embauche à l’issue de la période d’insertion, le taux d’insertion durable (CDI ou CDD de plus de 6 mois), le niveau de salaire des personnes embauchées, l’amélioration des compétences et des qualifications, la réduction des inégalités, et l’impact sur le développement local. L’évaluation permet d’identifier les points forts et les points faibles des PSE, d’améliorer leur efficacité, et de rendre compte des résultats obtenus aux différentes parties prenantes.
Idées originales
- Proposition de nouveaux modèles de PSE : Par exemple, un PSE axé sur la transition écologique et la lutte contre la fracture numérique, en formant des personnes en insertion aux métiers de la rénovation énergétique et à la maintenance des équipements numériques. Un tel PSE pourrait également prévoir l’accompagnement des personnes âgées à l’utilisation des outils numériques, afin de lutter contre l’isolement et de favoriser leur autonomie.
- Création d’un label PSE : Un label de qualité qui serait attribué aux entreprises qui mettent en œuvre des PSE performants, qui respectent des critères de qualité (respect des droits des personnes en insertion, qualité de l’accompagnement, pérennité des emplois créés), et qui s’engagent à améliorer continuellement leur démarche. Ce label permettrait aux entreprises de valoriser leur engagement en matière d’insertion professionnelle, de se différencier de leurs concurrents, et d’attirer les talents.
- Développement de plateformes numériques collaboratives : Ces plateformes permettraient de faciliter la mise en relation entre les entreprises, les structures d’insertion, les organismes de formation, et les personnes en recherche d’emploi. Elles offriraient également des outils de suivi et d’évaluation des parcours d’insertion, et permettraient de partager les bonnes pratiques et les expériences réussies.
Il est clair que le paysage des PSE marchés publics est en pleine mutation. Comprendre ces évolutions, anticiper les tendances, et s’engager activement dans cette démarche est donc essentiel pour les entreprises qui souhaitent contribuer à la construction d’une société plus juste, plus durable, et plus inclusive. Le PSE n’est pas seulement une obligation légale, c’est une opportunité de créer de la valeur, d’innover, et de renforcer son image de marque.